sábado, 26 de marzo de 2011

El Congreso de Barcelona 2011: por Hervé Vigier

Mes TCF Chevaliers Rose-Croix,

Vous êtes tous fraternellement invités à participer aux journées du Rite Moderne, organisées à Barcelone les 11 et 12 juin prochains par le Suprême Conseil du Rite Moderne pour le Brésil et celui d’Espagne.
Ayant eu la chance d’être en contact avec le SCRM pour le Brésil depuis une dizaine d’années, et l’honneur d’être reçu en 2001 aux grades 8 et 9 de cette juridiction, par l’Ambassadeur Plénipotentiaire Lucio Ferreira Ramos, je désire attirer votre attention sur l’importance du Brésil dans l’histoire du Rite Moderne.

COMMENT LE RITE FRANÇAIS ACCOMPAGNA LES PREMIERS PAS DE LA MACONNERIE BRESILIENNE, CONTINUA A ETRE PRATIQUE INTEGRALEMENT ET REGULIEREMENT, POUR LES GRADES SYMBOLIQUES AU SEIN DU GRAND ORIENT DU BRESIL, ET POUR LES GRADES DE SAGESSE AU SEIN DU SUPREME CONSEIL DU RITE MODERNE POUR LE BRESIL

Réfugié au Brésil à la suite de l’occupation du Portugal par l’armée napoléonienne, le roi Joao VI rentre dans son pays en 1820 pour combattre la main mise anglaise et confie à son fils Pedro l’administration du Brésil. Celui-ci se heurte à l’Assemblée Constituante portugaise mais reçoit l’appui d’une grande majorité des Brésiliens. Le 9 janvier 1822, il rompt avec le Portugal qui l’enjoint de rentrer à Lisbonne et prononce le mot fameux de « Fico », signifiant « Je reste ». A la tentative des « Cortes »[1] d’annuler toutes ses décisions, il répond le 7 septembre 1822 par une déclaration d’indépendance qui se réalise en douceur. Il est couronné empereur sous le nom de Pedro Ier, expulse les Portugais et met en place une Constitution libérale.
Sur le plan maçonnique, la première tenue régulière s’est déroulée en 1797 sur une frégate française, dans les eaux territoriales de Bahia. La même année et toujours à Bahia fut fondée la Loge Cavaleiro da Luz. Les travaux se sont ensuite étendus à l’instigation du G.O.F. et du G.O du Portugal, Brasil et Algarves.
A la suite de la déclaration d’indépendance du Brésil, le G.O.F. invite les Maçons brésiliens dont il a accompagné les débuts, à s’unir au sein d’un Grand Orient brésilien. C’est chose faite le 17 juin 1822, à partir des R.L. Comercio e Artes, Esperança de Niteroi et Uniau e Tranquilidade qui procèdent à l’élection du Grand Maître par Assemblée Constituante présidée par le F. Joao Mendes Viana qui dispose sur son plateau l’Evangile, l’Equerre, le Compas, les Constitutions et une urne pour le vote. Le F. Jose Bonifacio de Andrada e Silva est élu 1er Grand Maître.
En tant que fille spirituelle du G.O.F., la Maçonnerie brésilienne a ses trois Loges fondatrices qui travaillent selon le Rito Moderno ou Frances. Les grades de Sagesse sont également pratiqués au sein de la nouvelle obédience qui reçoit le complet soutien de l’empereur dont la signature figure sur le livre d’or du Grand Orient en date du 25 octobre 1822 avec mention ‘‘IPMR+’’ qui signifie Irmao Pedro Macom Rosa-Cruz, signifiant son adhésion à la jeune Maçonnerie de son pays et sa qualité de Chevalier Rose-Croix.
Le 23 novembre 1831, le Grand Orient Brasiliano devient le Grand Orient do Brasil puis en 1842 le G.O. du Brésil donne au F. Manuel Joaquim de Menezes l’autorisation de fonder, pour les grades de Sagesse, une juridiction indépendante qui prend le nom de « Grand Chapitre des Rites Bleus ». Cette juridiction prend en 1874 le nom de « Grand Chapitre du Rite Moderne ou Rite Français » puis en 1976 celui de « Suprême Conseil du Rite Moderne pour le Brésil » (S.C.R.M.), qui est toujours son appellation actuelle.
Au sein du G.O. du Brésil et des G.O. de chacun des vingt six Etats, sont pratiqués six rites : REAA, York, Schroeder, Adonhiramite, Brésilien et le « Rito Moderno », encore souvent appelé Rite Français. L’ensemble de la Maçonnerie brésilienne représente environ 120.000 membres. Le Rite Moderne compte 103 Loges et environ 3.400 membres dans les Loges symboliques qui pratiquent un rituel conforme au Régulateur du Maçon.
Les quatre ordres pratiqués au sein du S.C.R.M. sont eux aussi conformes au Régulateur du Chevalier Maçon. Il faut avoir atteint l’âge civil de 27 ans pour pouvoir être reçu au 1er ordre, de 29 ans pour le 2ème, de 31 ans pour le 3ème et de 33 ans pour le 4ème.
Pour comprendre l’origine des 8e et 9e grades, il faut se rapporter à la France du début du 19e siècle. Napoléon I impose un concordat, signé le 3 décembre 1804 entre le GOF et le jeune Suprême Conseil du REAA ; il est baptisé Acte d’Union de tous les rites. Le GOF fait porter dans l’acte qu’il dispose déjà en son Grand Chapitre Général d’un Grand Conseil et d’un Sublime Conseil. Roëttiers de Montaleau, Challon, Bacon de la Chevalerie et Bohard, reçoivent à titre personnel le, le 29 décembre, les  hauts grades du REAA. Ils en concluent que le rite n’apporte aucune novation par rapport aux grades connus de longue date en France, et constatent que les Patentes du Suprême Conseil à l’effet de répandre la Maçonnerie de Perfection au-delà des mers, ne confère aucun pouvoir régulier en France.
Le Chevalier de l’Aigle Blanc et Noir trouve en effet son origine dans le grade de Kados des rituels de 1750 à 1761 ; il est bien connu en France, comme en témoigne la lettre de Meunier de Précourt à Willermoz, parlant de « l’Echelle mystérieuse que tout bon chevalier doit connaître ».
Le Grand Commandeur Belge Raoul Bertaux affirmait pour sa part que le rituel adopté par le REAA comme 33e et dernier degré, était issu d’un rituel connu en France et « qui existait déjà avant 1761 ».
On comprend ainsi que le 24 juillet 1805, le GOF décide de créer un Directoire des Rites qui enlève au Suprême Conseil la collation des hauts grades. Le Rite Français dispose à cette date des 7 grades issus de sa synthèse effectuée entre 1784 et 1786, d’un Ve ordre défini dès le 19 mars 1784 comme comprenant « tous les grades physiques et métaphysiques et tous les systèmes », ainsi que des deux Conseils qui structurent sa juridiction
Le Brésil, Etat fédéral, a conservé cette formule des deux Conseils, et a assorti  la désignation à de telles fonctions au sein de la juridiction, à un 8e puis un 9e grade. Ils sont destinés à conférer une dignité complémentaire à ceux qui oeuvrent, au niveau des Etats et au niveau fédéral, à la direction de la juridiction. Trois Chapitres travaillant dans un même Etat permettent la mise en place d’un Grand Conseil. Ses membres deviennent Chevaliers de l’Aigle Blanc et Noir, Inspecteurs du Rite. Sur le plan national la direction est confiée à un Suprême Conseil dont les membres sont dénommés Chevaliers de la Sagesse, Grands Inspecteurs du Rite. Avec à sa tête un Souverain Grand Inspecteur Général.
La Constitution[2] que s’est donnée le S.C.R.M. pour le Brésil, lui fixe comme mission :
I De lutter pour le perfectionnement du Rite Moderne et sa diffusion ;
II D’observer et faire observer ses rituels et l’esprit du Rite ;
III De diffuser plus généralement toutes les valeurs auxquelles tous les Maçons sont           attachés ;
IV De promouvoir entre les Maçons et les différentes juridictions une fraternelle collaboration en vue du renforcement de l’Ordre ;
V De combattre l’ignorance, la superstition, l’hypocrisie, le fanatisme, le sectarisme et la tyrannie ;
VI De lutter pour la liberté de pensée et d’information ;
VII De défendre l’instruction, la culture, la tolérance, la liberté de culte et la laïcité de l’Etat.
Enfin on peut noter que le « Traité de confirmation de reconnaissance, d’amitié et d’alliance maçonnique » signé avec le G.O. du Brésil[3], s’il confirme l’indépendance des partenaires et la souveraineté exclusive du G.O.B. sur les trois grades symboliques, attribue la fonction de gardien de la régularité et de l’orthodoxie du Rite au S.C.R.M., en l’autorisant « à formuler ses observations sur l’esprit et la pratique des rituels des grades symboliques comme des hauts grades ». Preuve de l’autorité morale dont dispose au Brésil la seule juridiction au monde à avoir, sans discontinuité, assurer la pratique et le développement de l’ensemble des grades de Sagesse du Rite Français ou Moderne.

LE CONGRES DE LA MACONNERIE MODERNE DU 21e SIECLE
Vous comprenez dès lors l’importance de ce congrès et l’honneur qui nous est fait d’y être associés. Les puissances invitantes ont en effet décidé de convier tous les Suprêmes Conseils du Rite Moderne  mais aussi tous les Chapitres indépendants qui souhaitent participer à cette grande chaîne d’union et à une réflexion d’ensemble sur la Maçonnerie Moderne que nous voulons léguer aux générations à venir. Appel est lancé à l’ouverture des cœurs et des esprits, en vue d’un forum de libre réflexion, guidé par la fidélité à nos valeurs mais aussi par une volonté de renouveau dans la manifestation de notre attachement à l’Ordre. 

Si, comme je l’espère, vous vous sentez concerné par cet échange, premier du genre et bien venu à l’heure où la Maçonnerie française témoigne de tant de perte de ses repères traditionnels, je vous propose, soit d’être physiquement présents, si cela vous est possible, soit de témoigner de votre intérêt à travers l’envoi d’une réflexion personnelle ou collective, destinée à l’une des commissions.
Merci de bien vouloir me fixer rapidement, afin de faciliter la tâche des organisateurs. Si vous décidez de venir, merci de préciser la commission à laquelle vous souhaitez participer et pour laquelle vous aurez à préparer un travail préalable de réflexion. Si vous ne pouvez être sur place à cette date, merci de m’indiquer le travail que vous transmettrez, pour en faire profiter la commission.

Avec l’expression de mes sentiments très fraternels.

Hervé Vigier


[1] Parlement Portugais.
[2] La dernière rédaction date du 28 mai 1999.
[3] La dernière rédaction date du 5 avril 1972.

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